L'invincible

L'invincible

-Alors comme ça il paraît qu'il semble qu'on raconte que t'es invincible?
-Je ne dirais pas ça. Disons plutôt que pour le moment, personne n'a été assez doué pour réussir à me tuer.
-Et si je te dis que ça va pas durer? Si j'te dis que là où c'est que t'es attaché, juste dessous ton siège, en fait, il y a une bombe? Alors malgré que tu sois si balaise, je doute que tu survive à l'explosion. Tu flippe maintenant hein? Tu trouve plus rien à dire?
-Pitié... Détachez-moi les mains, que je puisse me boucher les oreilles. Je peux tolérer quelques fautes de français, mais dire « malgré que », c'est vraiment trop.
-Ouais, fais ton malin. Si je te détache, tu vas chercher à vouloir essayer de tenter de t'enfuir. Je suis pas né de la dernière pluie. Comme le dit le dicton: c'est pas à un vieux sage qu'on apprend à traire les limaces.

-Ah ouais, quand même... Écoutez, si je peux pas me boucher les oreilles moi-même, quelqu'un peut le faire à ma place?

-On est que deux, espèce d'idiot! T'as oublié que t'avais tué tous les alcooliques que j'avais sous mes ordres?
-Mes acolytes, non?

-Non, les miens!
-Je sais bien... Je corrigeais juste une nouvelle erreur. Puis j'ai rien fait aux membres de ton gang. Ce sont des idiots. Ils m'encerclent et après ils tirent. T'aurais dû les inscrire à un club, qu'ils apprennent à viser. Ils auraient évité de s'entretuer comme ça. Mais si tu veux pas me boucher les oreilles toi-même, suffit juste que tu la ferme. Ce serait bien.
-C'est pas croyable. Tu es posé sur UNE BOMBE , mec! T'as plus que quelques minutes à vivre avant de mourir et tu la ramène ta fraise encore! L'explosion va tout atomiser dans ce hangar. Alors si je serais toi, je me tairais pendant qu'il est temps.

-Hum... J'ai vraiment la flemme de corriger tout ce que tu raconte mais en tout cas quelque chose me chiffonne... Il ne reste que quelques minutes avant l'explosion, c'est ça?
-Plus maintenant. Il te reste moins d'une minute. Plus exactement, quatre-vingt quatre secondes.

-Supposons que de là où tu viens, quatre-vingt quatre secondes, ça vaut moins d'une minute. On suppose juste, ok?
-Parce que c'est pas le cas peut-être? Te fous pas de ma gueule, tout le monde sait qu'une minute, ça dure cent secondes. On apprend ça à l'école première...

-Ouais ouais ouais. J'avais oublié. Et donc il me reste moins d'une minute à vivre, pas vrai?
-Tout juste cinquante secondes, là.
-Alors c'est ça qui me gêne... Comment tu compte te barrer avant que ça pète?

-Ben euh... je suppose que euh... MAIS C'EST TA FAUTE , AUSSI ! Tu me parle et je te réponds et je vois pas passer le temps qui passe défiler. MERDE !

-Pfff... Faut vraiment tout faire soi-même. Déjà que je me suis laissé capturé tout à l'heure, parce que tu me faisais pitié... Bon, bah on s'en va.

-Hé! Comment t'as fait pour te détacher?

-Sérieusement, tu pensais vraiment que tu m'avais battu? Je gagne toujours. Allez, viens dans mes bras, j'te porte jusqu'à ce qu'on soit à l'abri, si tu veux.
-Il nous reste moins de quinze secondes!
-Quinze secondes? Alors on a largement le temps. On prend un café avant?

Un peu d'histoire:

Nous sommes en 2039. Suite à un énorme crack boursier, l'État à perdu son statut et les villes survivent maintenant de façon autonome. Les échanges entre cités sont désormais très rares. Les malfrats font la loi. Et les cadavres s'empilent alors que la police est inefficace. C'est un peu comme Gotham City mais dans le futur. Dans notre ville, Simon Petipoi, le parrain de la famille Petipoi et accessoirement maître de la ville est mort en ne laissant aucun héritier. Alors une guerre sans merci s'est déclarée entre les membres des gangs rivaux pour la prise de pouvoir. A vrai dire, la guerre était tellement violente que tous sont morts. C'est à ce moment qu'un type un peu simplet a décidé de prendre la place vacante. Ce type était Loïc Vanhoutte. Il a su s'entourer de membres au moins aussi stupides que lui et a prit le pouvoir.
Au fait, le type idiot, dans la conversation ci-dessus, c'est Loïc.

Un jour, un mec est arrivé en ville. Personne ne connaissait son nom (d'ailleurs, maintenant encore, on ne le connait toujours pas), aussi, il fut surnommé « L'invincible ». Inutile de préciser qu'il s'agit du second mec de la conversation. Cet homme, semblait doté d'une chance extraordinaire. Il pouvait se sortir de n'importe quelle situation désastreuse. Et il avait décidé de nettoyer la ville des malfrats présents. Pourquoi notre ville et pas une autre plus grande, comme Paris par exemple? Quelqu'un s'est risqué à lui poser la question et la réponse fut:

« A pied, Paris, c'est rudement loin ».

Et c'était vrai.