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The storyteller cat
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12 novembre 2011

Disparition...

Disparition

 

Et voilà que ça recommence! A chaque fois que je rentre chez moi les bras chargés de sacs de courses, Fidji, mon chien, en profite pour se faufiler par l'ouverture de la porte. Pour lui c'est un jeu mais pour moi, c'est mille raisons d'approuver les voyageurs qui oublient leurs animaux sur un bord d'autoroute. Rapidement je pose mes courses sur la table de ma cuisine et je sors à la poursuite du chien.
Raison n°1 à l'abandon: C'est l'animal qui cherche à vous rattraper. Pas l'inverse.
Je me retrouve à l'extérieur de chez moi. Évidemment le sale cabot ne m'a pas attendu et il est invisible. Même si je sais que ce sera inefficace, je l'appelle dans la rue. C'est hallucinant le nombre de mes voisins qui semblent s'appeler Fidji. En effet, à peine j'avais crié son nom qu'une dizaine de visages se collent contre les vitres des habitations ou sur les pas de porte.
Raison n°2 à l'abandon: Sans animal, pas besoin de crier à l'extérieur. Les voisins vous oublient et vous pouvez les maudire en paix.
Évidemment, comme si j'avais le temps, mon voisin directement situé à ma gauche fait parti des gens sortis sur leur pas de porte.
-Allons, vous avez encore perdu votre chien? Vous tentez d'établir un record?
Et fier de sa blague, il rentre chez lui en riant.

Ha... Ha... Ha... Connard!

Raison n°3 à l'abandon: Ne plus avoir d'animal dans les pattes évite d'avoir à subir les blagues désastreuses de ses voisins. Une raison qui vaut de l'or, celle-là.
Je prends finalement mon courage à deux mains et me décide à m'aventurer dans mon quartier. Et évidemment, il commence à pleuvoir.
Raison n°4 à l'abandon: Finies, les promenades sous la pluie.
Je cours presque jusqu'au parc en me disant que Fidji est sûrement là-bas et j'ai raison. Il est entouré de gosses qui s'amusent à lui jeter des bâtons qu'il s'empresse de leur rapporter. C'est la meilleure, ça! Pendant que je cherche ce clebs sous la pluie, ce dernier s'amuse avec des mômes. D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils font dehors par ce temps, eux? S'il y a bien un truc que j'aime pas sur Terre, c'est bien ces imitations d'êtres humains. Rien de pire qu'un gosse. J'ai mille raisons d'abandonner un animal mais j'en ai au moins un million qui justifieraient de laisser un enfant sur la route des vacances. D'ailleurs, en voilà une:
Raison n°1 d'abandonner un gosse: S'il n'y avait pas de gosse, il n'y aurait pas de bâton lancé. S'il n'y a pas de bâton lancé, il n'y a aucun risque qu'il tombe dans une flaque boueuse. Et donc sans gosse, la raison n°4 à l''abandon d'un animal, à savoir « Au moins, il ne dégueulassera pas la maison » n'existerait pas.
Je récupère alors Fidji qui, pour montrer qu'il veut se faire pardonner, se colle à moi. Ai-je besoin de dire que cet acte est la cinquième raison à l'abandon? Voyant mon air énervé, les gosses repartent chez eux. J'espère qu'ils vont se faire engueuler par leurs parents.
Je me penche alors pour attacher mon chien à sa laisse mais avant d'avoir réussi, Fidji se met à courir. Mais merde! Qui vient de dire « Viens ici chienchien »? Je regarde la direction par laquelle le chien est parti et je le vois accompagné d'une femme d'une trentaine d'années et encore plus trempée que moi. Furieux, je les rejoins à grands pas.
-C'est votre chien?
Je réponds un faible « ouais », attache mon animal et commence à m'éloigner.
-Comment il s'appelle? C'est quoi comme race? C'est un basset, non? Un mâle ou une femelle? Pourquoi vous le promenez sous la pluie? Vous pouvez m'aider?
Lui tournant toujours le dos, je m'arrête et ferme les yeux en pensant que finalement, je pouvais aussi trouver des raisons pour abandonner une femme puis sans me retourner je lui dis qu'il s'appelle Fidji. Que ce n'est pas un basset mais un labrador. Que c'est un mâle mais que comme il me casse les couilles, j'envisage de l'amener chez le vétérinaire pour lui faire la même chose. J'ajoute que je ne le promenais pas, que cet imbécile c'était enfui et pour sa dernière question, j'ai tout simplement dit non.
-Soyez sympa. Je vous ai aidé à retrouver votre chien.
Alors là, c'est la meilleure! Sans un mot de plus, je suis rentré chez moi et me suis détendu dans ma baignoire.
J'en suis sorti une heure plus tard et en retournant dans mon salon, nu, je suis tombé nez à nez sur la femme de tout à l'heure. Avant d'avoir pu lui poser la moindre question, elle s'était levée de mon fauteuil et s'expliquait.
-Désolée d'être rentrée. Je vous ai suivi jusqu'à chez vous puis j'ai voulu entrer pour me sécher. Le chien était content de me voir alors je me suis dit que vous seriez content vous aussi. Vous allez m'aider alors? Et vous devriez vous habiller.
Me rappelant que je n'avais rien sur moi, je me suis empressé de m'habiller en priant pour que la femme reparte vite.
Raison n°6 à l'abandon d'un animal: Ça ne sert à rien comme système d'alarme.
Une fois habillé, j'ai donc demandé ce que voulait cette femme.
-Pas grand chose. Mon mari a disparu. Aidez-moi à le retrouver, s'il vous plait.

Bon, que je résume. Mon chien se tire et en le retrouvant, je récupère en même temps une femme et ses soucis. Ok, c'est officiellement une journée de merde. Heureusement, j'ai l'arme qu'il faut contre ça: mon agressivité. Alors plutôt que de prendre des pincettes, je lui dis d'aller se faire voir. Que si son mari est parti, c'est sûrement parce qu'il a rencontré une petite jeune et que tous les deux sont en train de prendre du bon temps. J'ajoute que si ça se trouve, il a peut-être même déjà des enfants cachés. Mais ça n'a pas l'air de marcher. Elle me sourit et me dit:

-Vous n'avez pas compris. Mon mari n'est pas parti. Il a disparu. Nous étions dans la rue tous les deux à parler et d'un coup, il n'était plus là.
-Ouais, bon, il est parti en courant, en gros? Votre mari, c'est Carl Lewis? Je lui dis.
Mais elle ne comprend toujours pas et pour avoir la paix, je lui dis que je vais l'aider, là, dès maintenant. Je prends mon manteau, ouvre la porte, fais sortir la femme et CLAC! Bon débarras. Je repose mon manteau et m'affale dans mon fauteuil après avoir coupé la sonnette fermé les volets. Finalement, j'allais passer un petit week-end tranquille à trainer chez moi. Pas de gosse ni de femme qui trainent à mes pieds, juste un seul clebs qui peut se montrer adorable quand il ne fugue pas.
Je ne travaille jamais le lundi matin mais j'étais levé tôt ce jour là, le facteur passe habituellement à dix heure. J'ouvre ma porte et stoppe. A mes pieds, la femme somnolait. Elle s'est réveillée brusquement lorsque je me suis mit à hurler « Mais c'est pas vrai! » et en même temps les voisins se sont tous mis à leurs fenêtres. Précipitamment, je fais entrer la femme et lui demande ce qu'elle foutait encore devant chez moi.
-Vous m'avez dit qu'on y allait. Alors je vous ai attendu. Vous avez été assez long d'ailleurs. Au fait, saviez-vous que votre sonnette ne fonctionne pas?
Depuis le fond de mon esprit, je m'imagine prendre la femme avec moi, l'abandonner sur l'autoroute avec un panneau « je vaux 10 000 points » et souhaiter qu'un brave camionneur joueur décide de gagner les points. Mais cette fois je cède. « Allons-y », dis-je en soupirant.
Il s'avère que Vanessa, tel est son nom, était une adepte de la méditation. J'aurais jamais pu gagner contre elle en jouant avec les nerfs. Vanessa avait choisi de refaire le trajet complet effectué par elle et son mari et je fus prit d'un doute quand elle m'a désigné le sex-shop en disant de commencer les investigations par là. Presque à contrecœur, je l'ai donc précédé dans la boutique. C'est incroyable tout de même. Cette femme me rendra fou. Voyant qu'elle ne me suivait pas, je suis sorti et elle me regarde avec un grand sourire.
-Vous avez acheté quoi? Revues pornos? Films? Sex-toys? Crie-t-elle presque. Et mon dieu, que je déteste mes voisins, toujours à être là où ils ne devraient pas. C'est vrai, quand même... Qu'est-ce qu'ils foutent dans ce quartier? Qu'ils aillent se faire voir.
Je jette un regard noir à Vanessa quand elle me dit qu'elle ne me désignait pas la boutique mais la place de parking située devant. Dans ma tête, le nombre de points sur le panneau a doublé, faites qu'un chauffard la percute!
Évidemment, sur la place de parking, il n'y avait rien alors Vanessa a dit que sur la place du marché, il devrait y avoir des indices. Moi, je pensais vraiment que son mari s'était enfui tant il devait en avoir assez d'être avec une femme pareille. Et voilà qu'elle m'appelait Watson. Décidément, elle était bien la seule à sembler s'amuser. Parfois, elle arrêtait des gens dans la rue puis elle décréta qu'en allant au parc, on trouvera forcément des indices. Nous sommes donc allés au parc où je l'avais rencontré et au bout de quelques minutes de marche, elle s'écria qu'elle avait trouvé l'endroit où son mari se trouvait puis elle partie en courant. La maudissant de ne pas m'attendre, je l'ai rejoint en ensemble, nous avons couru le long de quelques rues jusqu'à arriver face à une grande habitation. Je restais dubitatif et regarda Vanessa s'approcher de la porte sans comprendre ce qu'il se passait. Elle tendit le doigt vers la sonnette et appuya mais aucun son ne parvint à mes oreilles. Forcément, je n'avais pas remit la sonnette en fonctionnement. Vanessa resta interdite un moment devant la porte fermée derrière laquelle on entendait Fidji japper.
-Il est forcément ici. C'est le dernier endroit où il peut être.
Interloqué, je lui ai donc demandé par quel moyen il serait entré chez moi et elle se tourna surprise.
-Ah! Te voilà mon amour! Tu es parti si longtemps. Ne me laisse plus.
Je me retournais pour constater que j'étais seul dans la rue et l'instant d'après, je comprenais que c'était à moi qu'elle parlait.
Après l'avoir insulté de pauvre folle, je la dépassa pour rentrer chez moi quand j'ai reçu un violent coup sur le crâne qui me fit perdre connaissance.
Lorsque j'ai ouvert les yeux je me trouvais ligoté sur mon fauteuil. Fidji était à côté de Vanessa. Elle le caressa puis sorti la matraque avec laquelle elle avait dû m'assommer puis la claqua sur mon chien. Après quelques couinements, Fidji cessa de bouger. Les milles raisons que j'avais de l'abandonner se changèrent en mille raison de haïr cette femme.
Vanessa me regarda, sourit puis m'embrassa avant de me dire
-Plus rien ne nous séparera.

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