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The storyteller cat
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15 octobre 2011

Mon nom est Ominous...

Mon nom est Ominous

 

Il pleuvait, ce jour là. On était en pleine après-midi mais le ciel grisâtre masquait la clarté du soleil. Sans sa lumière, on pouvait aisément penser que la soirée était déjà bien avancée. Sous la pluie qui tombait drue, les piétons couraient, se protégeant d'un parapluie quand ils en avaient un ou de vieux journaux qui en un instant se retrouvaient détrempés et inutiles. Certains levaient leur veste par-dessus la tête, laissant l'eau couler sur le bas de leur dos en les faisant frissonner; de l'eau froide sur le dos, ça fait toujours effet; d'autres encore se couvraient juste de leurs bras qu'ils agitaient pour garder la plus grande zone possible du crane au sec. Ces dernières personnes étaient de loin les plus amusantes: les regarder courir ainsi, dos recourbé, tête baissée , agitant les bras et dégoulinant d'eau donnait l'impression qu'ils étaient attaqués par d'invisibles créatures volantes qui, pensant au repas appétissant que leur inspirait ces pauvres humains, salivaient sur leur corps, les noyant d'eau. Habituellement, je faisais comme ces gens, je courais me mettre à l'abri. J'utilisais un parapluie quand j'en avais un. Si ce n'était pas le cas, j'utilisais un journal ou ma veste. Je me comportais exactement comme les êtres dont j'étais en train de me moquer. Mais en cet instant, la pluie m'importait peu. Ou disons plutôt que j'avais autre chose de plus important en tête que de gesticuler en prononçant quantité de jurons à chaque goutte qui aurait glissée dans mon cou, à chaque pied s'enfonçant dans une flaque en y noyant ma chaussure. Devant moi se trouvait un chat. Un beau petit chat que j'avais déjà pu voir vadrouiller dans le quartier plusieurs fois. Plus assez jeune pour être qualifié de chaton et pas encore un bon gros matou, il était noir avec des tâches blanches. Ou blanc avec des tâches noires. Tout comme moi, la pluie semblait ne pas le déranger. Il restait là, allongé, à secouer sa tête en lâchant de bruyants miaulements. J'avais vu toute la scène: Je courais comme tous les autres pour me mettre à l'abri. Tout le monde courait. Les gens, les animaux. Tout le monde était pressé, en vérité. Piétons comme automobilistes. Et la pluie devait tomber fortement sur les pare-brises des véhicules, aveuglant presque les conducteurs malgré les essuie-glaces balayant l'eau à pleine vitesse, ce qui pourrait expliquer la raison pour laquelle le conducteur de la petite citadine n'a pas vu le chat sur la route.
C'est à cet instant que la pluie a cessé d'être importante. Je venais de voir un chat mourir sous mes yeux. Ou du moins, c'est ce que j'ai pensé juste après l'accident. Mais il semblerait que l'animal était malchanceux: il vivait encore. Pour certainement peu de temps, mais il était en vie. M'en rendant compte, je m'étais alors aventuré sur la route désormais vide de voiture et je m'approchais du chat. Toute la moitié arrière n'était plus que bouillie. Le sang se mélangeait à la pluie et s'écoulait vers le caniveau, emportant avec lui touffes de poils et morceaux de chairs et de viscères qui avaient explosé. Voir ainsi une moitié de chat semblant en bonne santé et son autre moitié complètement ravagée me rendait triste. Ses miaulements sonnaient comme des appels au secours. Mais j'avais compris ce que le chat désirait. Il ne voulait pas qu'on le sauve. Avec la souffrance qu'il devait endurer en ce moment, seule la mort lui était salutaire. Alors, sous la pluie qui tombait drue, je me suis accroupie, bien décider à libérer l'animal de sa souffrance. Je lui ai sourit pendant qu'il me regardait en miaulant. La pluie qui lui tombait sur la tête et coulait le long de sa gueule donnait l'impression qu'il pleurait. A moins qu'il pleurait véritablement, je ne sais pas si les chats savent pleurer. Et alors, j'ai tendu la main et sa petite tête mignonne, je l'ai caressé doucement. Lorsque je me suis redressé, une ou deux minutes après, les yeux du félin étaient vitreux, éteints. Plus le moindre son ne sortait d'entre ses mâchoires. Plus de mouvements. Il était désormais mort, mort grâce ou à cause de mes caresses.
J'avais alors 20 ans.

Ma mère a été malade, pendant sa grossesse. Ce fut d'abord un rhume. Puis la grippe. Puis ça a dégénéré. Elle était de plus en plus malade et mon père et les médecins craignaient pour notre santé, à ma mère et à moi, fœtus se développant dans son ventre. Finalement, elle resta en vie pendant les neuf mois de sa grossesse et survécue à l'accouchement mais elle en ressortie diminuée, faible. Dans ses conditions, elle avait beaucoup de mal à s'occuper de moi. Aussi, c'est mon père qui se chargeait de moi en plus de son boulot. Ce devait être épuisant puisque lui aussi tombait malade de plus en plus souvent. Finalement, un jour, il ne put plus quitter le lit et je fus placé quelques temps chez mes grands-parents le temps qu'il se rétablisse, ce qui arriva très vite. Cependant, les rechutes étaient fréquentes et mon père fini par perdre la tête. J'avais cinq ans quand, trempé de sueur et à moitié délirant, il était sorti du lit en pleine nuit pour tenter de m'étrangler. Je ne l'avais pas de suite reconnu, quand il s'était penché sur moi. Il avait les yeux révulsés et semblait avoir vieilli prématurément. La veille encore, il me semblait que sa moustache n'était pas si grisonnante, qu'il n'était pas si ridé, qu'il avait encore des cheveux là où maintenant le il était dégarni. Et il marmonnait des tas de phrases incompréhensibles. Je me rappelle que quand je l'ai vu au dessus de moi dans cet état, du haut de mes cinq ans, j'ai prit peur et je me suis dit « il va me tuer ». Et c'est là qu'il s'est penché vers moi, bras tendus, mains dirigées vers mon cou, les doigts écartés. Je n'avais pas eu le temps de crier avant et maintenant, je ne le pouvais plus. Je ne respirais plus, je sentais mon corps devenir douloureux, protestants contre l'absence d'oxygène pour l'alimenter. J'avais l'impression que mon crâne allait éclater d'un instant à l'autre, transformant mon visage bleuit en une fusée de feu d'artifice d'un rouge éclatant. Mais finalement, l'étreinte se relâcha et mon père s'effondra sur le plancher de ma petite chambre d'enfant, haletant et respirant avec encore plus de difficultés que moi mais il essaya de me parler:
-Si tu avais un quelconque respect pour la vie, tu serais déjà mort. Tu n'es pas mon fils, tu n'es qu'un oiseau de mauvais augure. Disparais, Ominous!

Avant la fin de la semaine, mon père était décédé. La maladie l'avait emporté.

 

Ma mère restant constamment malade, elle ne pouvait plus s'occuper de moi. C'est ainsi que j'en suis venu à vivre chez mes grands-parents maternelles, les parents de mon père étant, eux, décédés avant ma naissance suite à un accident de la route. Mais régulièrement, on rendait visite à ma mère. Chaque samedi après-midi, on allait la voir à l'hôpital dans sa chambre réservée aux résidents longues durées et on faisait des jeux de sociétés. Mais depuis le décès de mon père, elle se montrait distante envers moi. Ne me prenait plus dans ses bras et il me semblait même que parfois, au lieu de l'amour d'une mère envers son fils, je voyais du dégout dans ses yeux. Quelques années ont passé ainsi. J'avais maintenant 8 ans et mes grands-parents subissaient les ravages du temps, dormant de plus en plus tôt, oubliant ma présence. Sans père ni mère présents et souvent maintenant livré à moi-même, j'ai vite appris à me débrouiller seul. Et c'est ainsi que seul, en ce mardi 23 juin, je suis allé à l'hôpital voir ma mère, tenant dans mes bras une boîte contenant un gâteau au chocolat que j'avais fait moi-même et décoré de trente-huit bougies et dans mon sac à dos je conservais un paquet cadeau. Lorsque j'ai frappé à la porte de la chambre numéro 76, ma mère fut surprise et je constatais une nouvelle fois du dégout au fond de ses yeux, ce qui me donnait envie de quitter les lieux au plus vite. Mais je suis resté, j'ai ouvert la boîte à gâteau et j'ai timidement dit « joyeux anniversaire, maman ». Son regard fondit alors et elle m'adressa un grand sourire. Ce jour là, on a pu parler tranquillement. Je lui racontais ce que je faisais à l'école, elle m'expliquait le calvaire qu'elle faisait vivre aux élèves infirmières, je lui racontais les anecdotes sur mes grands-parents, elle me racontait comment elle faisait le mur quand elle était adolescente tout en me répétant que jamais je ne devrais l'imiter. Puis je lui ai donné son cadeau, une petite boîte à musique dans laquelle j'avais glissé un petit mot à son intention. Et enfin, se rendant compte de l'heure, ma mère me pressa à repartir. Alors je l'ai laissé et ai quitté l'hôpital avant de soudainement faire demi-tour, débouler dans la chambre de ma mère et la serrer dans mes bras et en l'embrassant sur ses deux joues. Il y avait déjà trois ans que je n'avais plus eu de contact physique avec elle et je sentais les larmes me monter aux yeux. Alors je suis vite parti avant de ne plus réussir à les contenir.
Le lendemain matin, mes grands-parents et moi étions dans la chambre 76 après que l'hôpital nous ai appelé. Mon père était mort. Ma mère venait de nous quitter également.
Profondément attristé, je détournais les yeux de son cadavre et remarquais mon cadeau éclaté. Il semble qu'il ai été balancé contre le mur, le sol étant recouvert de débris de bois, d'engrenages et de cartes perforées. Je retrouvais même mon petit message. Mais le « je t'aime maman » était désormais barré et en guise de correction, il n'y avait qu'une seule phrase: « tout est de ta faute. Disparais, Ominous! ».

 

Désormais, mes grands-parents étaient ma seule familles. Je n'avais pas d'amis alors en dehors de l'école, je passais mes journées dans ma chambre à lire ou a jouer. Souvent, je devais tout de même quitter la tranquillité de la pièce pour assister mes grands-parents dans leurs tâches ménagères. Le vieillissement était spectaculaire, chez eux et finalement, il fut décidé que j'irais en famille d'accueil, ma grand-mère et mon grand-père devant être placé en maison de retraite, là où le personnel était formé pour veiller sur eux. Il est vrai que ce n'était pas le travail d'un enfant de 12 ans mais ne plus avoir le moindre contact avec les derniers membres de ma famille me rendait triste alors je passais chaque week-end en leur compagnie.
C'était la même chose à chaque fois: Une infirmière frappait à la porte de leur chambre et me présentait à eux, mes grands-parents ayant fini par perdre la mémoire. Régulièrement, au cours du week-end, j'étais prit pour quelqu'un d'autre. Ca allait du « gentil pharmacien qui donne les suppositoires » à « cet enculé de voisin qui pisse sur les beaux rosiers de notre jardin à chaque fois qu'il est bourré » mais j'endurais ces moments sans broncher. Je savais qu'ils étaient malades et même si j'étais encore jeune, j'avais suffisamment de maturité pour ne pas leur en vouloir.
J'étais toujours heureux de venir les voir mais ce jour du 16 mars, c'était différent. Comme d'habitude, l'infirmière m'a présenté à mes grands-parents et m'a laissé avec eux. Je les sentais fatigués et ils parlaient entre eux comme si je n'étais pas là puis soudain, comme remarquant enfin ma présence, ma grand-mère me regarda et me demanda l'âge que j'avais. Lorsque j'ai dit avoir 15 ans, elle a applaudit puis m'a dit avoir un petit fils. Elle a alors parlé de moi. Des moments joyeux passés ensemble. Des crises de fous rires lorsqu'on faisait des jeux de société, des repas de Noël et des embrassades après avoir reçu les cadeaux convoités... Les larmes commençait à couler. Voir cette personne si âgée aux cheveux d'un gris presque blanc et hirsutes comme ceux d'une sorcière, aux rides si profondes qu'elles faisaient penser à des gouffres sans fond et au cerveau si touché qu'elle semblait folle raconter de telles choses sur notre passé me faisait pleurer. J'aimais mes grands-parents et j'allais les prendre dans mes bras quand mon grand-père a à son tour prit la parole.

-Ne parle pas de lui! Ce n'est pas notre petit-fils! Parler de lui est de mauvais augure! Saloperie de monstre!
Et avant d'avoir le temps de me protéger, il me jeta un cendrier qui me blessa à l'arcade.
Quelques minutes plus tard, l'infirmière intervenait pour essayer de les calmer. Moi, j'étais recroquevillé dans un coin de la chambre à pleurer pendant que mes grands-parents me jetaient tout ce qu'ils avaient à porté de main.

« Disparais, Ominous! ».
Dès que l'infirmière a su les calmer, je suis parti en courant. La nuit même, j'avais un appel de la maison de retraite. Mes grands-parents étaient morts.
J'ai désormais 18 ans. Je vis dans mon propre appartement. 10 mètres carrés de chambre, cuisine et salle de bain. L'appartement était si petit que je n'avais même pas de fenêtre. Le papier-peint se décollait sur les murs et les tâches d'humidité étaient si nombreuses qu'on aurait pu penser qu'elles servaient de décorations. L'environnement était si peu viable que je ne pouvais pas garder la moindre plante verte en vie plus d'une semaine. A moins que ce soit ma faute. Je me ressassais souvent les décès de mon entourage et j'avais à chaque fois était tenu pour responsable. Ma mère avait-elle été malade avant d'être enceinte de moi? Je décidais d'arrêter mes études. Je ne voulais plus approcher personnes. On venait de m'annoncer le décès des membres de ma famille d'accueil.
Isolé dans mon appartement, je décidais de consacrer mon temps à m'étudier. Je me faisais livrer des plantes à domicile et j'attendais.

Une nuit, alors que je dormais profondément, je fis un rêve: J'étais dans un parc et je jetais des graines aux oiseaux. Des enfants m'encerclaient en riant pendant que les rossignols, les rouge-gorges et les moineaux tournoyaient autour de nous à la recherche de nourriture. Alors je tendais une main pleine de graines vers le ciel et les oiseaux se posaient sur ce mangeoire de fortune en piaffant gaiement. Les enfants s'extasiaient. Et une petite fille d'environ 8 ans s'approcha de moi. Elle était blonde et portait deux nattes avec lesquelles elle s'amusait. Elle tendit alors les mains vers moi pour que je les remplisse de graines. Ce qui tomba dans le creux de sa main ne fut pas un amas de nourriture pour piafs. C'était un petit moineau. Mort. Alors les enfants autour de nous hurlèrent et s'enfuir en courant tandis qu'une pluie d'oiseaux morts nous tombait sur la tête. Alors la fillette me regarda et murmura « tout ceci est de ta faute. Disparais, Ominous ».
Je me suis réveillé en sueur, encore sous le choc de ce rêve mais rapidement, je me calmais et me levais. Je pensais avoir comprit quelque chose qui jusque là m'échappais. Je me précipitais alors vers mon cobaye de la semaine, un vigoureux ficus encore en bonne santé puisque je l'avais seulement depuis la veille. Je m'approchais doucement et finalement, je plaquais mes mains sur la plante. J'ai attendu comme ça cinq minutes bien que le temps me parut interminable puis rapidement, les feuilles jaunirent puis tombèrent et le ficus mourut. Ainsi donc, un simple contact et je tuais. Il semblerait que ce pouvoir ai gagné en puissance en vieillissant. Cette nuit là, j'ai vidé mon armoire à pharmacie et pensant à tout ceux qui étaient morts par ma faute, j'ai prit un mélange explosif.

Deux ans plus tard, j'achevais ce chat sous la pluie battante. C'était la première fois que je donnais la mort volontairement et je ressentais une satisfaction malsaine à l'avoir fait. Je me disais qu'un nombre incroyable de personnes voulaient mourir mais dans ce pays où l'euthanasie n'est pas autorisée, ils ne pouvaient rien faire à part attendre. Je voulais les aider. J'en avais besoin. Au fond de moi, je sentais mes tripes vibrer. Mon cerveau lançait des signaux électriques à tout mon corps, je sentais l'excitation monter en moi. Il me fallait une personne à aider. Une personne à tuer.
Je commençais alors à trainer dans les hôpitaux et les maisons de retraite à la recherche d'une personne qui se savait condamnée. Ainsi, régulièrement, je donnais la mort à ceux qui la réclamait par un simple contact et je me fis plus audacieux. Après les personnes dénichées au hasard de mes déambulations, j'ai décidé de laisser des petites annonces sur internet. Pour ce faire, je masquais mon adresse IP avec divers proxy et utilisais le pseudonyme « Ominous », souvenir de mon passé. Tout était parfais. Les gens demandaient à mourir, je les satisfaisais et pourtant...

Je me trouvais dans une petite rue d'une ville en banlieue parisienne. J'avais rendez-vous à 23 heure sur la place. Je devais attendre mon nouveau client. Trois hommes sont arrivés. Le reste de la rue etait vide de monde. Les trois personnes portaient des casques de moto. Je ne voyais pas leurs visages. Je me suis dis que c'était un piège et j'ai tenté de fuir. Il était trop tard, je me suis retrouvé à l'arrière d'un vieux fourgon qui empestait le chien mouillé. On m'a bandé les yeux. On m'a dit que si je voulais vivre, je devais m'exécuter. On m'a désigné une femme. Elle pleurait. Elle a dit qu'elle ne voulait pas mourir. On m'a forcé à la toucher. J'ai senti les courbes de son corps. J'ai senti ses tremblements, ses larmes qui tombaient sur mes bras. Et soudainement, j'ai senti son corps de détendre.
-Hé! Elle est vraiment morte! Ce type a vraiment un don, putain, les mecs! Allez, disparais, Ominous! ».

On m'a jeté du fourgon sans ménagement et je suis tombé lourdement. J'ai cru alors m'être cassé quelque chose tant j'ai eu mal mais je me suis vite relevé et j'ai retiré mon bandage. Mes ravisseurs étaient toujours là, à me regarder. Je les ai regardé à tour de rôle et mon regard est tombé sur une femme séduisante d'une vingtaine d'année. Son maquillage avait coulé sous l'effet des larmes et je sus que c'était ma faute si elle était morte, maintenant. Avant même que les agresseurs ai eu le temps de refermer la porte arrière du véhicule, j'avais sauté à l'intérieur. Je me disais que s'il existait des gens qui voulaient mourir sans en avoir le droit, il existait également des personnes qui vivaient en méritant de mourir. Ces trois hommes en faisant parti, selon moi. Avant qu'ils comprennent, je les avais tous touché et ils tombèrent morts pratiquement tous en même temps.

J'ai 25 ans. J'utilise mon pouvoir pour tuer les gens qui le méritent. Tueurs, pédophiles, violeurs. Je suis convaincu que j'ai raison de faire ce que je fais.

Cette fois encore, j'avais tord. Je vieillissais. Mon pouvoir grandissait. Je ne m'en étais pas encore rendu compte.
Londres, la nuit. J'étais de séjour là-bas. J'avais entendu parler d'un meurtrier sur les bords de la Tamise et malgré les efforts de la police, je savais que moi, je débusquerais le tueur.
Je l'ai trouvé plus rapidement que je ne l'aurais cru. Il avait acculé une femme d'une quarantaine d'année mais j'ai pu le mettre hors d'état de nuire avant qu'il ne lui fasse le moindre mal. Et c'est ce jour là que j'ai compris que mon pouvoir était plus terrible encore que tout ce que j'imaginais.

J'ai 28 ans. Je vis la nuit. Lorsque tout le monde dort. Le simple fait de me trouver à proximité de quelqu'un le tue.
J'ai 30 ans. Malgré toutes les précautions que je prends, les morts augmentent à mon passage. Les médias parlent d'une maladie inconnue fatale et foudroyante.
J'ai 31 ans. Je me promenais la nuit au bord d'un étang. Je n'ai pas vu que je me rapprochais du bord, je suis tombé à l'eau. Sous moi, je sens l'eau frémir et je me retrouve entouré d'une infinité de poissons flottants à la surface de l'eau.
J'ai 32 ans. Même la pelouse ne pousse plus.
J'ai 33 ans. J'entends à la télé que de nouveaux décès surviennent chaque jour. Des décès de plus en plus loin.
J'ai 34 ans. A la télévision, un seul et même message passe en boucle: « C'est de ta faute! Disparais, Ominous! ».
J'ai toujours 34 ans. La télévision a cessé d'émettre. Je crois bien que tout le monde est mort.
J'ai encore 34 ans. Je me sens seul. Je crois bien qu'un jour, même les étoiles finiront par disparaître les unes après les autres. Et les lumières restantes dans le ciel formeront peut-être des lettres qui formeront peut-être des phrases qui diront peut-être « tout est de ta faute! Disparais, Ominous! », Car tel est mon nom.

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