L'éclaircie... 5
L'éclaircie vient après la pluie (partie 5) (d'après Kimi)
Ce fut à contrecœur qu'Élisabeth approcha finalement Edward. A la fin d'une journée de tournage, elle l'avait invité chez elle pour boire un verre. Tout avait été préparé par avance. Les plats aphrodisiaques, les préservatifs placés un peu partout, la lumière d'ambiance et la musique douce. Elle s'était dit que finalement, elle aurait pu tomber sur bien pire. Edward avait du charme. Et si jamais ils ne faisaient rien tous les deux, sa mère ne pourrait pas lui en vouloir.
Lorsqu'on sonna à la porte, Élisabeth hésita quelques secondes puis l'ouvrit avec un sourire qui s'effaça progressivement. Dans l'ouverture se tenaient côte à côte Edward et Marlon qui semblait sur le point de s'effondrer.
-Désolé de l'amener avec moi, murmura Ed' en entrant. Mr Brown a bu un peu trop et je ne pouvais vraiment pas le laisser seul avant qu'il décuve. Donc nous voilà. Ça vous dérange? S'inquiéta Edward.
Élisabeth regarda longuement ses patrons, prit une profonde inspiration et sourit à nouveau.
-Pas du tout. Allongez-le sur le canapé. On mangera plus tard.
-Manger? Interrogea Mr Norman. Vous voulez dire que vous aviez prévu un repas?
-En effet. Mais ce n'est pas grave. Pour tout vous dire, je préfère que Mr Brown soit là.
Le reste de la soirée se passa dans la bonne humeur. Marlon avait fini par décuver et ensemble, ils passèrent un bon moment à parler en jouant aux cartes jusqu'à ce que Marlon se leva d'un bon en disant qu'il se faisait tard et que beaucoup de boulot les attendait tous demain. Aussi, il s'éclipsa rapidement et Edward le suivi après avoir remercié Élisabeth.
Une heure était passée depuis le départ d'Edward lorsque le téléphone sonna. Élisabeth le décrocha et elle reconnu la voix au bout du fil.
-Allo? Ici Mme Norman. Comment s'est déroulée la soirée? Vous avez couché tous les deux?
-Madame Norman... Excusez-moi de vous l'annoncer de cette façon mais nous n'avons rien fait. Mr Brown était là également et...
-Et quoi? Il était ivre, vous auriez pu baiser tous les deux devant lui qu'il ne s'en serrait pas aperçu.
Élisabeth commença à prendre peur. Comment Madame Norman pouvait connaître ce détail?
-Je vous surveille, ma chérie. Reprit Mme Norman. Je vous vois. Je vous entends. Et laissez-moi vous dire une chose: Vous n'êtes bonne qu'à être une pute! Retournez donc sur les trottoirs. Je ferais tout pour empêcher mon fils et ce monsieur Brown de se rapprocher. Dites-moi. Vous pensez que s'ils perdaient leur actrice, ils abandonneraient le film? C'est une chose à essayer, en tout cas.
Cette fois, Élisabeth raccrocha le combiné et se laissa tomber à côté pour pleurer mais rapidement, des bras la soulevèrent et d'autres lui attachèrent les mains. Elle entendit juste l'un d'eux lui dire:
-Mme Norman est très mécontente. Elle se demande même si vous vous rappelez comment baiser. Nous sommes là pour vous rafraîchir la mémoire.
Vous allez vous amuser, détendez-vous. Vous êtes bien mignonne et avez l'air si peu farouche. Nous comptons bien en profiter. Pas vrai les gars?
-Ouais!
La dernière vision d'Élisabeth, ce soir là, fut cinq hommes qui se déshabillaient et prenaient divers accessoires avant de se jeter sur elle.
« Je ne mérite pas de vivre. Je n'ai pas ma place en ce monde. Chaque jour me rapprochait davantage de la mort. Désolée papa et maman. Je vous aime. Adieu. »
Élisabeth ne se réveilla pas le lendemain. On la retrouva dans son lit, une boîte de comprimés à la main, une lettre d'adieu à côté d'elle.
Edward et Marlon avaient laissé en suspens leur film, suite à cette action. Mme Norman avait ce qu'elle désirait. Chaque soir, avant de s'endormir, elle murmurait comme pour elle-même:
-Des petits-enfants. Donne-moi des petits-enfants.
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