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The storyteller cat
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15 novembre 2010

La vie des morts...

La vie des morts consiste à survivre dans l'esprit des vivants (Cicéron (c'est pas carré)) (d'après Perrine)

 

24 Décembre 2010, 11H45

 

Dans la voiture, Jérôme s'impatientait. La route était longue pour aller de chez lui à la maison de ses grands-parents, où il allait passer noël. Assis à l'arrière de la voiture, il essayait de s'amuser sur sa console de jeu mais il voulait être déjà sur place. A l'avant du véhicule, sur le siège passager, sa mère faisait des mots croisés et ne voulait pas être dérangée. Son père était au volant et chantonnait tout ce qu'il reconnaissait à la radio. N'étant pas un bon chanteur, il faisait plutôt grincer des dents sa femme.

La route était presque déserte. C'était une route de campagne, surtout parcourue par les engins agricoles, habituellement. Mais en ce jour de réveillon, le nombre de véhicules croisés était faible.

Jérôme avait éteint son jeu vidéo et somnolait quand son père donna un grand coup de volant en klaxonnant.

-Sale con! Cria t-il à l'adresse du conducteur du véhicule qui roulait à toute allure à contre sens.
-J'aurais pas eu le réflexe de me déporter, il nous aurait percuté de plein fouet! Commenta t-il à l'adresse des passagers du véhicule. Je sais pas quelle mouche l'a piqué. La route est vide mais ce n'est pas une raison pour faire du rodéo!

 

 

24 Décembre 2010, 12H20

 

Les kilomètres suivants se firent sans autres imprévus et bientôt, le père de Jérôme cessa de marmonner pour se remettre à chanter. C'était sa musique préférée et il s'était complètement plongé dedans. Lors du solo de batterie, il ferma un instant les yeux et sa femme cria.
-Attention!
L'instant d'après, la pédale de frein était enfoncée complètement et les pneus grincèrent mais le choc fut inévitable. Un homme était en train de traverser la route et le père de Jérôme l'avait percuté de plein fouet, laissant une grosse trace de sang sur le pare-brise et le capot de la voiture familiale.

L'auto s'immobilisa et tout le monde resta immobile un moment.
-Chérie?

La voix tremblante de Madame Williams brisa le silence de mort.

-Quoi? Répondit Monsieur Williams, d'une voix toute aussi tremblante.

-Tu pense qu'il est... mort? Demanda t-elle d'une voix plus aigüe encore qu'à l'ordinaire.
-Le mieux, c'est que j'aille voir. Restez dans la voiture, toi et le gamin. Je vais voir.

Le père de Jérôme ouvrit la portière et s'approcha de l'homme percuté. Désarticulé, il baignait dans une flaque de sang, le crâne à moitié défoncé par le choc.
Monsieur Williams porta ses doigts sur la gorge de la victime, cherchant un pouls mais il ne décela rien.
-Merde... Murmura t-il pour lui-même avant de crier en direction de sa femme que c'était foutu pour lui.
-Qu'est-ce qu'on va faire? Pleurnicha Madame Williams.
-Monsieur Williams était également abattu, il avait tué un homme. Il aurait tout donné pour que la personne soit juste blessée et pendant qu'il se faisait cette réflexion, l'homme censé être mort ouvrit les yeux.

-Hé! Cria Monsieur Williams en se retournant vers sa femme. Il est vivant!

L'instant d'après, le père de Jérôme tombait au sol. L'homme l'avait fait chuter et était grimpé sur lui.
En essayant de le repousser, il plaqua ses mains sur la poitrine de l'accidenté et s'aperçut que le cœur ne battait toujours pas.

-Chérie! Fermes la porte de la voiture! Ce type n'est pas normal!

L'homme regarda Monsieur Williams et approcha sa bouche de son cou avant de le mordre férocement, faisant jaillir des flots de sang.

La mère de Jérôme voulait sortir de la voiture pour secourir son mari quand un coup sec sur la portière la fit hurler.

Un autre homme tapait dessus pour essayer de la forcer. Lui aussi semblait mal en point. Le bras gauche manquant, le ventre ouvert et laissant trainer ses organes en dehors de son corps et ce regard vide. Le genre de regard qu'ont les morts d'ordinaire.

L'homme renversé s'approchait désormais lui aussi du véhicule, suivit de Monsieur Williams, la tête à moitié séparée du corps.
Jérôme et sa mère avait déjà vu ce genre de scène, mais c'était dans les films. Ça ne pouvait pas être vrai.
Le garçon rompit le silence.
-Des zombies...

 

 

24 Décembre 2010, 13H00

 

Madame Williams roulait rapidement sur la route déserte. Les portières à moitié défoncées, le sang qui s'étalait sur le pare-brise au rythme des mouvements des essuie-glaces et Jérôme qui pleurait à l'arrière de la voiture la stressait au plus haut point. Pour s'en sortir après l'attaque de tout à l'heure, elle avait dû rouler sur son mari. Elle n'était même pas sûre qu'il était mort. Peut-être bien qu'il voulait juste la rejoindre pour qu'il soit amené à l'hôpital.

-Maman! Cria Jérôme.

Elle sursauta et lorsqu'il demanda à aller aux toilettes, elle hésita à s'arrêter mais la route était complètement déserte. Aucune voiture ni présence humaine n'était dans les parages, alors elle stoppa le véhicule.

-Tu ne vas pas trop loin. Conseilla t-elle.

La mère de Jérôme était également sortie du véhicule. Respirer doucement la calmait. Elle était si stressée. Son fils ne semblait pas dans le même état. Il n'avait sûrement pas encore complètement réagi. Il devait sûrement penser que tout n'était qu'un film ou un jeu vidéo.

 

 

24 Décembre 2010, 14H15

 

Le reste du trajet s'était déroulé sans encombre et finalement, Madame Williams et Jérôme

arrivèrent à destination. Les grands-parents étaient là, sur le seuil de la porte, occupés à dévorer leur voisine qui essayait de les repousser de plus en plus faiblement.
Madame Williams décida de continuer son chemin et elle écrasa la pédale de l'accélérateur pour passer rapidement devant la maison de son enfance.

-On s'arrête pas, maman? Demanda Jérôme.
Apparemment, il n'avait rien remarqué d'anormal et il voulait se dépêcher d'ouvrir ses cadeaux. Sa mère ne répondit que par un sanglot étouffé et reprit la route.

 

 

26 Décembre 2010, 10H50

 

Cela faisait deux jours que Madame Williams et son fils avaient trouvé refuge dans un gymnase avec d'autres survivants. Lorsqu'elle regardait des films d'horreur, elle trouvait toujours stupide que les protagonistes se cachent dans des endroits comme les gymnases ou les supermarchés, mais elle devait bien admettre qu'elle ne voyait pas d'autres endroits où elle poussait se sentir un minimum en sécurité. Jusqu'à présent, ceux qui montaient la garde avaient fait du bon travail. Pas une seule intrusion de ces zombies n'était à déplorer. D'ailleurs, rares étaient ceux qui cherchaient à entrer dans ce refuge. De temps en temps, on entendait un cri au loin et Madame Williams pensait « Encore une personne vivante en moins dans cette ville... ».

 

 

27 Décembre 2010, 07H30.

 

Lorsque Madame Williams se réveilla, elle remarqua de suite que quelque chose d'inhabituel s'était produit durant la nuit. Les gens avec qui elle était étaient tous morts. Bientôt, ils se lèveraient à nouveau en les mettant, elle et son fils, en danger. Elle se releva et secoua Jérôme pour le réveiller. Au lieu du bougonnement habituel, elle l'entendit alors grogner avant qu'il ne se lève doucement, ensanglanté.

-Qu'est-ce qu'il y a maman? Il est tôt.

En disant ces mots, il mâchait un doigt et sa mère se recula, folle de terreur.
-Non! Ce n'est pas vrai! Pas toi! Comment c'est arrivé?

-Je sais plus. Je me rappelle plus de grand chose, maman. On s'est arrêté pour que j'aille faire pipi et il y avait un beau lapin. Alors je l'ai caressé. Mais il m'a mordu avant de s'enfuir. J'avais peur que tu me gronde alors je ne t'ai rien dit.
Sa mère éclata en sanglot et son fils la prit dans ses bras.

-J'ai fait quelque chose de mal, maman? Les gens sont morts, ici... C'est moi qui les ai tué?
-Non. Tu n'as rien fait de mal. On va s'en sortir tous les deux.
-Maman... J'ai faim.

En disant ça, Jérôme voulu mordre sa mère mais elle s'y attendait et le repoussa. Tout autour, les morts commençaient à bouger.

 

 

31 Décembre 2010 – 1er Janvier 2011, 00H00

 

-5, 4, 3, 2, 1... Bonne année! Madame Williams, seule dans son appartement, se sert une coupe de champagne qu'elle vide aussitôt. Nul part ailleurs on ne fête le nouvel an. On entend juste des grognements, des cris, des coups de feu. A côté d'elle, elle a installé des photos de ses parents, son mari et son fils. On cogne à la porte.
-Sûrement un voisin. Dit-elle en elle-même. Je vais lui filer des étrennes dont il se souviendra.
Elle ouvre la porte. Un mort s'avance, la bouche en avant. Il ne rencontre pas de chair humaine mais un acier dur et froid. Le canon d'une arme.
-Hé oui mon gars. C'est pas aujourd'hui que je mourrais. Bonne année.

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Commentaires
S
Tout à fais d'accor avec Chizu' et Perrine, si ça c'est ton idée de quelque chose de raté, et bah mon frère, même quand tu rate c'est génial :D donc c'etais ça que tu disais avec l'histoire de zombie :) Plus! *_*
C
Perrine a raison. Toi qui disait qui l'histoire n'allait pas forcement être réussie, tu t'es trompé.<br /> En plus, moi qui n'aime pas beaucoup les histoires comme ça, elle m'a intéressée ^^ <br /> <br /> Continue ;) Bisous.
P
Ouiiiiiiiiiii \o/ <br /> Alors si tu me dis que celle ci est raté .... C'est nul :(<br /> Elle est trop trop trop bien :D<br /> <br /> En plus maintenant qu'elle est toute seule dans le coin elle peut avoir tout ce qu'elle veut \o/ c'est la belle vie xD <br /> Bon pas trop en fait :) !<br /> <br /> Smouack :p
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