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The storyteller cat
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31 juillet 2009

Course... (5)

Course contre la montre.

Je me relève. Péniblement. Je regarde mon adversaire à mes pieds. Peter Mac Call, un policier. J'ai dû le tuer. Lui comme d'autres.
Ils sont fous. Hommes, femmes, enfants... Tous des meurtriers. Ceux qui ne l'étaient pas sont morts.

Je m'éloigne et rentre dans le bar vide en face. Je vais derrière le comptoir pour me servir un verre, mais le barman est là. Toutes les bouteilles sont plantées par le goulot dans son corps.
Je recule, je n'ai plus soif. Je vais juste prendre un paquet de cacahouètes et m'asseoir. Réfléchir un peu.

Réfléchir à mon arrivée...

J'arrive à l'hôtel. Le maître des lieux me fixe étrangement. Il m'offre la chambre 216, deuxième étage, huitième porte. Je prends l'ascenseur mal à l'aise. Une impression? Il m'a semblé le voir baver à mon arrivée.

Je revois mon premier cadavre... Et dans la foulée, ma première agression.

J'arrive devant ma porte. L'ouvre. Bizarre, toutes les fenêtres sont ouvertes, mais il y a comme une odeur de viande grillée. Du porc? Je renifle et me dirige vers la salle de bain. Un barbecue électrique est installé là. De la viande semble avoir grillée récemment. J'entends des gouttes tomber de l'autre côté du rideau de douche. Le robinet est mal fermé... J'écarte le rideau. Un cadavre est pendu par le tuyau du pommeau de douche. Éventré.

Mon premier cadavre.

Je me recule, trop choqué pour crier. Mais le maître d'hôtel est là. Il sourit et je vois qu'il est en train de mâcher quelque chose. Je manque de tourner de l'œil en comprenant ce qu'il mange, mais mon instinct de survie prend les devants. Je lui bondi dessus. Un grand coup d'épaule le déstabilise. Je le pousse à nouveau. Il se recule et sort un cutter. J'attrape un des draps et le lui lance. Il s'en débarrasse, mais j'ai eu le temps de m'approcher. Il recule encore, juste à la fenêtre. Je le pousse...

Ma première agression.

Je me relève et prends cette fois un paquet de chips. J'en profite pour mettre de la musique. Un vieux rock démarre, Twentieth Century Boy. Du groupe T-Rex, je crois.

Je m'installe à même le sol, me maudissant d'être venu dans cette ville. Pour survivre, j'en ai tué des gens.

Je quitte précipitamment l'hôtel. Je dois contacter la police, mais je ne trouve pas un seul téléphone en service.

Un enfant s'approche. Il semble blessé. Je m'avance et m'agenouille pour me mettre à son niveau.
Douleur dans la jambe gauche. Un compas. Cette fois, il vise les yeux. Je le désarme vite, mais d'autres personnes accourent. Tous ont un grain de folie dans les yeux. A terre, une barre de métal rouillée. Je vais sauver ma peau.

J'en ai tué des gens.

La musique de T-Rex laisse place à Let It Be, des Beatles. Je prends un verre et me sert de l'eau du robinet. Les chips et les cacahouètes m'ont donné soif.

Je remarque quelques bouquins sur l'évier. Un peu de lecture ne fait pas de mal. Enfin, ce ne sont pas de gros bouquins. Ils ne sont pas dangereux. Moins qu'un dictionnaire encyclopédique...

Ils sont trop nombreux. J'en ai eu plusieurs, mais je suis blessé. Saleté de mômes, j'ose pas les attaquer, mais eux ne s'en privent pas. Je m'abrite dans le premier bâtiment que je vois, la bibliothèque municipale. Un gamin me suit et m'attrape la jambe qu'il commence à mordre jusqu'au sang. Je saisis un bouquin, un dictionnaire encyclopédique et l'abat sur sa tête pour le faire lâcher. Il ne bouge pas. Je frappe plus fort et en réponse, il mort encore plus. Une bête sauvage. Non, un zombie.

C'est l'idée que j'ai eu. A un moment, j'ai quitté la vie normale pour m'enfoncer dans l'horreur la plus totale. Mais les zombies n'existent pas. C'est juste un fou. Un enfant fou.
Je n'hésite plus et tape de toutes mes forces. Un crac survient lorsque la boîte crânienne explose et je pousse également un cri. Sous le choc, la mâchoire à claqué, il m'a bouffé un morceau de mollet. Mais il a lâché.
D'autres s'avancent. Je fais tomber deux ou trois étagères et achève les personnes ensevelies sous les livres.

Le dictionnaire peut être redoutable.

Un dictionnaire encyclopédique...

Je regarde les bouquins. La plupart semblent n'avoir jamais été ouverts. Mais dans l'un, il y a un marque page insolite. Il est fait avec une feuille de bande dessinée pliée. Curieux, je la déplie et lit.

Je me dépêche de fuir les lieux. Le temps joue contre moi, mais j'y arrive.

J'arrive dans le commissariat et je tombe sur Peter Mac Call comme il se présente. Mais je ne me fais plus avoir. Avant qu'il ne sorte son arme, je la lui prends et le menace. Il doit tout m'expliquer!

Il sourit et me dit que je ne suis pas comme ceux qui sont dehors. Il dit qu'il reconnaît les tueurs des victimes.
Il sourit et me saute dessus en me traitant de victime.
Je tire mais rien ne se passe. L'arme n'est pas chargée. A moins que ce ne soit le cran de sureté qui est mit. Je ne sais pas, je n'ai jamais manipulé d'armes.

Il m'étrangle et alors que je suffoque, il se comporte étrangement. Il me dit qu'il a lu le papier mis entre le mur et la poubelle. Il me dit qu'il a comprit ensuite.

Je place mes mains sur son visage. Avec mes doigts, j'appuis.
Il se relève en hurlant. Et me fixe de ses orbites vides. Un coupe papier traîne sur l'un des bureaux. Je le saisi et lui transperce la gorge avec. Il reste à essayer de pousser des cris, mais un flot de sang s'écoule. Il tombe sur moi. Je roule et me dégage. Il semble mort mais parvient à dire dans un dernier souffle « J'ai lu, j'ai su ».

La bande dessinée est mauvaise. Mais bon. Maintenant que je l'ai lu, je sais.

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Commentaires
N
Mais qu'a-t-il su ? :D
A
il a su quoi??? pourquoi on sait pas nous hein ??
N
Ah, celui-là c'est mon préférés des "Course..." Bien morbide, mais j'aime beaucoup. Franchement, tu écris super bien ! :O
S
holala! celui ci est de loin mon préféré! tu l'aurais mis avant sur Kana ça t'aurais valus un 10 de ma part! <br /> génial! j'adore tes 5 derniers textes ! vraiment extra!
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