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C'est passé aux informations, juste après le reportage sur un camion retrouvé tranché en deux dans le sens de la longueur. Le chauffeur racontait aux journalistes que c'était un type avec un sabre qui avait fait ça. « Espèce d'ivrogne » semblaient dire les gens autour du conducteur mais moi, je m'en moquais. Ce que je voulais, c'était savoir si ELLE avait été retrouvée. Et c'était le cas. Juste après le camion, ils parlèrent d'un corps d'un jeune fille d'une vingtaine d'années retrouvée morte dans un terrain vague. D'après les dires, ses doigts avaient été plongés. dans l'acide, ses dents, arrachés et son visage trop tuméfié pour être reconnu. La police n'a aucune idée du tueur. Je suis tranquille pour quelques temps.
Fier de moi, je sors de mon domicile habillé de mon costume, de ma cravate et de ma sacoche. Dans la rue, les gens me disent bonjour, les filles me sourient. Qui penserait qu'un homme aussi charmant que moi serait un tueur? Que dans ma sacoche, je ne transporte pas de documents mais tout mon matériel pour les exécutions? Quelques personnes le savaient, en vérité et je devais rencontrer l'une de ces personnes. C'est sur la terrasse du Lion d'Or, un café, que je l'ai vu. Âgée d'environ 30 ans, elle buvait seule un expresso en lisant un journal datant d'une semaine. Je m'approche et lui dis: « Pardonnez-moi, mais je vois que vous êtes bien seule. Voulez-vous un peu de compagnie? ». Elle me regarde et accepte. Je m'installe face à elle et la discussion commence.
Le journal télévisé parle cette fois de Jeanne Lefranc, retrouvée assassinée dans une école primaire. Ce sont les maîtresses qui ont découvert le corps sans vie, explique un enquêteur interviewé. « Heureusement que c'est arrivé un samedi après-midi, des enfants auraient pu tomber sur le corps » commente le journaliste.
J'éteins la télé et part rechercher ma nouvelle cible. Toujours élégamment habillé, je marche jusqu'au supermarché et vais au rayon conserves. Là, un retraité semble hésiter entre 5 marques de boîtes de cassoulet. Je m'approche et lui dit que les meilleurs se trouvent en réalité dans le rayon à côté. On commence à parler et le lendemain, découverte d'un retraité de la SNCF attaché sur les voies. Un train a dû passer dans la nuit.
Une nouvelle mort. Mon téléphone sonne. Je décroche et parle une dizaine de minutes. Je donne mes conditions, l'interlocuteur les accepte. Je me prépare et le lendemain, un père de famille divorcé est retrouvé ligoté et brûlé vif dans la maison de son ex femme. Trois jours plus tard, en sortant de chez moi, je suis arrêté.
Ma maison est fouillée et je suis foutu. La faute à l'ado d'hier, je suppose. Quand je l'ai abordé, elle a fuit. J'aurais dû me douter qu'elle allait en parler.
La police m'interroge et je dis tout... La fille violée dans un terrain vague voulait mourir dans un lieu identique. La femme de 30 ans voulait mourir dans l'école qu'elle fréquentait plus jeune. Le retraité voulait mourir avec sa passion des trains. Le divorcé cherchait à faire souffrir son ex femme...
Je leur dis qu'ils voulaient tous mourir. Mais ils avaient peur. Ils ne voulaient pas d'un suicide banal, aussi. Alors ils passaient sur mon site « www.alle-simple.fr », prenaient mon numéro et on convenait d'un rendez-vous dans un lieu public, que là-bas, on mettait au point le scénario de la mort et on me payait.
Les deux policiers qui m'interrogent se regardent étonnés. Puis ils me regardent et me parlent.
Aux infos, on entend parler de plusieurs agents de police retrouvés morts. On aime mon boulot, finalement.
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